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BOMBON VILLAGE DE LA BRIE
23 février 2020

MAIRES DE BOMBON RÉVOLUTIONNAIRES-1792 : JACQUES REBOUR

Jacques REBOUR (ou REBOURS) - Maire de Bombon pour l'année 1792, AN 1

À un maire de profession Tailleur d'habits succède un maire Artisan serrurier. À un maire Bombonais qui était marié à une jeune femme de Saint-Merry, succède un maire qui est devenu Bombonais par son mariage, alors qu'il était natif de Blandy (3 février 1743).

Veuf de Anne CHAPELAIN, avec qui il s'était marié en 1768, mais qui était décédée 8 ans plus tard, Jacques REBOUR s'est remarié le 14 septembre 1779 à la jeune Bombonaise Anne Victoire Adelaïde ROUSSEAU fille d'un laboureur de Bombon. Sur leur acte de mariage on remarque les signatures de personnes qui animent ou animeront le parti des "sans culotte" dans la commune de Bombon: BATICLE, AMARD, ROUSSEAU, QUILLARD, JUY, LEFEBVRE, MORAND, FRANÇOIS,..

clef-serrure-ancienne-objets-art-2

Le couple des REBOUR s'agrandit avec trois enfants tous nés à Bombon: Louis Jacques 25 juillet 1779; Victoire Adelaïde 25 juin 1780, Genevieve Adelaïde 25 mai 1784. Quand le serrurier devient maire (décembre 1791) ses enfants ont 12, 11 et 7ans. Avec l'insécurité révolutionnaire il reçoit de nombreuses commandes de serrureries.

Ci-contre, serrure ancienne.

Trois mois après la fin de son mandat de maire, le 20 mars 1793 naitra un nouveau bébé: Marie Elizabeth. Elle fut orpheline très tôt puisque son père est décédé l'année suivante, le 25 fructidor.

Sa signature de maire apparait tout au long de l'année 1792. 

REBOUR-Maire-Curé-de-Lady-24-juill-1792 2

 

 Elle est parfois accompagnée de signatures de certains officiers municipaux. François-Germain ROUSSEAU est procureur-syndic. Jacques REBOUR avait de nombreux amis comme feu le notaire BATICLE, les familles JUY, ROUSSEAU, TABOULLET et bien d’autres.

Parfois un décès suspect entraîne la présence au cimetière de plusieurs "officiers municipaux" qui assistent à son enterrement.

"Ce dix neuf mai mil sept cent quatrevingt douze a été inhumé par nous curé soussigné et autorisé à cet effet par messieurs les officiers municipaux aussi soussignés pour raison de putréfaction trop sensible, le corps de Guillaume BÉGUINOT, mort cette nuit à deux heures, âgé d'environ soixante douze ans. La ditte inhumation s'est faîte en présence de Jacques REBOUR Maire, de François Germain ROUSSEAU, procureur syndic, de Charles JUY gardien au château, habitant de cette paroisse, de Pierre JUY habitant en ce lieu, Denis JUY, garde forêt, Gabriel TABOULLET et Louis Thomas RAMBOUILLET, frotteur au château de Bombon, qui tous ont signé avec nous, CORNU curé."

Le curé BIENNÉ a disparu, il se cache en Auvergne; lui succède un prêtre qui a fait le serment de respecter la Constitution civile du Clergé. Il s'agit du prêtre CORNU, nouveau curé de Bombon.

Si le village de Bombon est relativement calme, il n'en est pas de même de Paris, où la violence se déchaine et où des têtes coupées sont exposées au bout de piques. Le 2 septembre 1792, c'est le tour de la princesse de Lamballe et de bien d'autres. 

Cruautés-Lamballe-2-sept-1792-Paris

Texte-Lamballe-1-1792  AxBombon, les élus accompagnent au cimetière les corps de jeunes enfants victimes de la rigueur des temps : Ce jourd'huy 9 novembre mil sept cent quatre vingt douze, l'an premièr de la République française est morte Elizabeth Virginie BARRÉ, fille de Hubert BARRÉ, bourrelier, et de Victoire ROBUCHON, ses père et mère, le père natif de Bombon et la mère native d'Ozoir le Repos; âgée de 4 mois 9 jours. Signature du maire REBOUR, de ROUSSEAU procureur syndic, de BARRÉ officier et de JACQUEAU officier. 

REVOLUTION-RAISON 2

La loi révolutionnaire prévoit que les registres paroissiaux soient remis au Conseil général (municipal) pour que l’inventaire en soit fait. Cherchant l'apaisement avec les catholiques réfractaires de la commune, le maire et son conseil s’étant rendus à l’église le 11 novembre 1792 rédigent un procès verbal constatant que “le greffier était indisposé” et que par conséquent l’inventaire n’a pas pu être réalisé cette fois là, mais ils ont fait le nécessaire pour se conformer à la loi récemment promulguée.

"Nous soussignés le Maire et le Procureur syndic de la paroisse de Bombon, nous sommes transportés à l'église paroissiale de la dite paroisse le 13 novembre mil sept cent quatre vingt douze à l'effet de faire l'inventaire des registres constatant l'époque des naissances, mariages et sépultures. N'en ayant pas pu faire l'inventaire, suivant l'article 1er du titre 6 de la loi du 20 septembre mil sept cent quatre vingt douze à cause de l'indisposition de notre greffier."

"Je certifie mon indisposition". Signé GUILLET Paul greffier et cosigné de REBOUR Maire et de ROUSSEAU procureur syndic.

L'année 1792 fut assez compliquée pour les Bombonais et leur maire, car le poste de curé de Bombon était vacant. Certains prêtres jureurs se sont rétractés et ont fui hors de France. Pour inciter les prêtres à prêter serment à la Constitution on imagine toutes sortes de moyens qui pourraient les aider à lever la main et à dire "je le jure !"

pretres-jureurs-1792 2  Le prêtre assermenté CORNU a bien assuré les baptêmes, mariages et sépultures jusqu'au mois de juin se faisant remplacer à l'occasion par un prêtre de Villenoy-les-Meaux, ou par le prêtre Chapelain de Mormant. En juillet c'est GARNIER, prêtre vicaire du diocèse de Paris qui effectue quelques actes, puis c'est le prêtre BINGANT, curé de Lady qui officie en aout, LEFORT curé de Saint-Merry début septembre, suivi de frère Dominique, NOIR-DEMANGE, prêtre religieux du ci-devant couvent de Bréau qui assure les actes jusqu'à fin octobre. Mais en novembre malgré toutes ses démarches le maire de Bombon n'a plus de prêtre assermenté disponible. La loi révolutionnaire a prévu cette carence et c'est au Maire de la commune d'officier: les cérémonies funèbres se font au cimetière, il n'y a plus de baptême à Bombon mais une déclaration de naissance à la salle commune de la municipalité et Jacques REBOUR a même été amené à présider une cérémonie de mariage: la première par un maire à Bombon.

Le dernier acte enregistré par le maire Jacques REBOUR sera un acte de naissance. Le premier décembre à cinq heures du soir, l'an mil sept cent quatre vingt douze, premier de la République française, Antoine Joseph TABOULLET déclare la naissance de sa fille Marie Aimée par devant nous, Jacques REBOUR maire, assisté de Germain-François ROUSSEAU.

Il est intéressant d'avoir connaissance des formules employées lors du premier mariage présidé par un maire de Bombon: 

Aujourd'hui 27 novembre 1792, l'an premier de la Rébublique Française, nous maire de la paroisse de Bombon, faisant la fonction provisoire de l'officier public destiné à recevoir les actes de naissances, mariages et sépultures en la ditte paroisse de Bombon, conformément à la loi du 20 septembre dernier, estant en la salle des assemblées de la commune de ce lieu, se sont présentés devant nous Louis Charles GERVAIS, tourneur, domicilié à Chaumes, paroisse située dans le district de Melun, département de Seine et Marne, fils majeur de Charles GERVAIS, tourneur et de Margueritte BLESME, ses père et mère domiciliés dans la même paroisse d'une part; et Cécile Françoise VIGNOT, couturière, demeurant en cette paroisse, fille majeure de Pierre VIGNOT cordonnier, et de Anne Françoise ROUSSEAU, aussi domiciliée en cette paroisse.(...) Nous ont requis de recevoir la déclaration du futur mariage qu'ils vont contracter, en présence de Charles Louis GERVAIS, notaire demeurant à Crouy, âgé de 35 ans; de Jean-Baptiste MALECOT, la boureur et cultivateur natif de Presles âgé de 39 ans; de Pierre VIGNOT grand père de la ditte future, âgé de 70 ans natif de Mormant, de François VIGNOT frère de la ditte future âgé de 23 ans et aussi en prèsence de leurs père et mère. Après avoir préalablement fait la publication de leur dit futur mariage et affichage à la porte de la maison commune et sur celle de l'église paroissiale de Chaumes...

Secundo les actes de baptême des dits, constatant leurs majorités; ... après avoir reçu les consentements de leurs parents... Les dits futurs se sont promis par devant nous, prononçant la formule prescrite par la loy, conçue en ces mots: "je déclare prendre, a dit Louis Charles GERVAIS, Camille Françoise VIGNOT en mariage et Cécile Françoise VIGNOT nous a dit de son côté, je déclare prendre Louis Charles GERVAIS en mariage" et avons déclaré en conséquence, en présence des mêmes témoins, que les dits Louis Charles GERVAIS et Cécile Françoise VIGNOT sont unis en mariage. Lecture faite à haute voix du présent acte, il a été signé des parties à l'exception de Marguerite BLESME, mère dudit futur qui requise a déclaré ne savoir signer. Fait et passé le jour, mois et heure que dessus, par nous Jacques REBOUR, maire de la paroisse de Bombon, assisté du citoyen Germain-François ROUSSEAU, procureur de la commune qui a signé avec nous. "   

Puis auront lieu les élections pour la mise en place d'une nouvelle équipe municipale. Le 12 décembre son successeur Antoine MARLY sera proclamé nouveau maire de Bombon pour l'année 1793. 

La dernière porte s'ouvre pour le maire-serrurier le 25 fructidor An 3.  Le citoyen Jacques MORAND compagnon serrurier qui travaillait depuis un an à Melun, rue des Fossés, dans l'atelier de Jacques REBOURS vient déclarer qu'il l'a trouvé mort à son poste de travail et il en témoigne avec d'autres professionnels: marchand de fer, menuisier, vitrier,... Jacques REBOURS est décédé alors qu'il avait seulement 51 ans, moins que son prédécesseur qui en avait 55. Les premiers maires révolutionnaires de Bombon sont morts jeunes. 

Si vous disposez de documents ou de souvenirs concernant la famille REBOURS à Bombon ou sa généalogie, c'est volontiers qu'ils seront publiés ici. Écrire par le lien "contactez l'auteur" ou ci-dessous dans un commentaire.

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