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BOMBON VILLAGE DE LA BRIE
9 décembre 2020

UN ANCIEN INSTITUTEUR DE BOMBON ÉCRIT L'HISTOIRE DE L'ÉCOLE

Histoire des écoles de Bombon - de l'An XI à 1888

Cyrille DECAUX, instituteur 

Ecole-mixte-vers-1900

Le 16 pluviose An XI de la République française, le registre des délibérations du Conseil municipal fait savoir que le citoyen Pierre SACRÉ s’est présenté devant le Conseil municipal assemblé pour remplir la place vacante d’instituteur, et que cette assemblée après avoir pris des renseignements sur la science et les moeurs dudit citoyen Pierre SACRÉ l’a agréé et en conséquence nommé instituteur de la commune pour y tenir l’école primaire, et y enseigner aux enfants à lire, à écrire et le calcul décimal. En 1812 le traitement annuel du maître instituteur était de 240 francs, montant de la retribution payée par les parents des élèves et du traitement alloué par la commune.

M. Pierre SACRÉ a eu pour successeur M. LAMBERT, père de famille de huit enfants et dont le logement ne comprenait qu’une seule pièce. Cet instituteur faisait la classe dans une salle étroite, basse, mal éclairée, non carrelée, et dans laquelle il y avait un four et un escalier conduisant au grenier; des planches scellées après les quatre murs servaient de bancs aux élèves et une grande table s’étendant d’un bout à l’autre de la classe servait aux plus avancés pour écrire. Les enfants des deux sexes se réunissaient dans cette classe qui ne possédait ni livre, ni tableau noir, les volumes en usage dans l’école étaient ceux que les enfants apportaient de chez leurs parents, aussi étaient-ils peu nombreux. En 1817, destitué par le Conseil municipal. M. LAMBERT quitta la commune, devint ouvrier terrassier, et tomba dans une profonde misère. Le sieur DEGRAIS, présenté par M. le Curé, le remplaça sauf à remplir les formalités prescrites pour obtenir son diplôme et l’autorisation de M. le Préfet et du comité cantonal; son traitement fut porté à 300 francs, mais à condition de s’engager à instruire gratuitement les enfants pauvres présentés par M. le Maire et M. le Curé.

Le 11 mai 1821, le Conseil municipal suite à la déclaration faite par le Sieur DEGRAIS (après la réduction sur le budget des sommes qui lui étaient allouées) selon laquelle il ne pouvait dans ces conditions rester instituteur et qu'il quitterait cette fonction au 1er septembre prochain; le dit Conseil municipal a reçu et agréé M. Louis Benjamin DELAFORGE présenté par M. le Curé, sauf audit DELAFORGE à se pourvoir du diplôme qui lui est nécessaire.

Le 11 aout 1833 il a été alloué à l’instituteur un traitement fixe de 200 fr plus 60 fr d’indemnité de logement pour l’éducation de 20 enfants pauvres, il recevait en outre, par mois, pour les autres élèves, savoir: 0,60 f pour les enfants qui apprenaient à lire, 0,75f pour les enfants qui apprenaient à lire et à écrire; 1fr pour les enfants qui apprenaient le calcul et la grammaire.

A la même séance, le Conseil municipal a été d’avis qu’il soit pourvu  à l’acquisition ou à la construction d’une maison d’école. Le 18 mars de l’année suivante M. BIENNÉ, curé, accepta de louer à la commune pour six années consécutives et moyennant la somme de 115 francs par an  un local qui servit de maison d’école. 

Ce n’est qu’à partir de  cette époque que le traitement de l’instituteur est sensiblement augmenté et se trouve porté à 500 francs non compris  la rétribution payée par les familles.

La même année la commune a dépensé pour appropriation de la maison d’école la somme de 438,65 francs ce n’est donc  qu’à partir de 1834 que la commune de Bombon a possédé une maison d’école à peu près convenable.

Le 9 octobre 1834 M. DELAFORGE instituteur a été installé dans ses fonctions par les membres du Comité cantonnal après avoir prêté serment en ces termes: “Je jure fidélité au Roi des Français, obeissant à la Charte constitutionnelle, et aux lois du Royaume.”.  M. DELAFORGE a exercé les fonctions d’instituteurs dans la commune jusqu’en octobre 1856.

Il a eu pour successeur M. NARJOU remplacé en 1859 par M. PETIT qui a exercé dans la commune jusqu’au 25 aout 1883. M. DECAUX  a succédé à M. PETIT et exerce dans la commune depuis cette époque. 

La maison d’école de garcons qui existe actuellement est située au nord du village près de l’église, elle a été  construite en 1860 et a coûté 16495,64 francs, elle est trop petite en raison du nombre d’élèves qu’elle reçoit, et elle est mal éclairée, les enfants recevant la lumière venant du midi en face, celle venant du nord en arrière, et celle  venant du couchant à droite; le mobilier qui date de 1860 comprend six tables longues à 8 places garnies de pupitres; en 1882 la commune a fait l’acquisition d’un terrain contigü au jardin de l’instituteur pour la construction d’un magnifique préau couvert de 16m de long sur 6 m de large, dans lequel ont lieu les exercices militaires et de gymnastique. 

Ecole-et-Preault

 Le préau sert aussi à abriter les enfants pendant les récréations quand le temps ne leur permet pas de prendre leurs ébats dans la cour située devant la maison d’école. 

tableau-instituteurs-de-Bombon 2

L'école de filles de Bombon:

En 1888 Bombon ne possède pas encore d’école communale laïque de filles, mais il existe dans la commune depuis 1846 une école privée de filles appartenant à M. le Comte de BONNEUIL qui l’entretient, située au centre du village et dirigée pat les Soeurs de la Providence de Portieux, elle comprend deux classes et une école maternelle.

Le 15 novembre 1882 le Conseil municipal décide d’acquérir par expropriation pour la construction d’une école communale de filles un terrain de 47 ares situé au centre du village, lieudit le Clos du Pressoir, et appartenant à Madame la comtesse de Segonzac. Le 15 juillet suivant le même conseil, après avoir cherché vainement un emplacement convenable autre que celui qui est indiqué ci-dessus, renonça à tout projet de construction, l’expropriation ayant paru entraîner la commune dans une trop grande dépense.

Le 2 septembre 1888, en réponse à lettre de M. le Préfet en date du 31 juillet dernier par laquelle le Conseil municipal est invité à donner son avis sur la création d’une école publique de filles:

Le Conseil municipal considérant

- Que la commune est surchargée d’impositions extraordinaires pour le service d’emprunts précédents,

- Qu’il existe dans la commune une école Libre qui répond suffisamment  aux besoins du service de l’instruction;

- Que la part contributive de la commune à la construction d’une école atteIndrait un chiffre élévé.

- Qu’il faudrait pourvoir au traitement de 2 institutrices et d’une directrice d’école maternelle pour remplir le but qui est atteint actuellement.

- Qu’il ne se produit aucune réclamation dans la commune au sujet  du mode d’instruction en vigueur a prié M. le Préfet d’autoriser la commune de BOMBON à surseoir à tout changement

signature-instit-Decaux

Cet historique n'est pas innocent, il est destiné au Préfet afin que l'Etat prenne ses responsabilités. S'!l souligne les faibles émoluments des instituteurs, la vétusté et l'inconfort des salles de classe c'est pour montrer que pendant de nombreuses années et en particulier sous le 2e empire le budget communal n'avait pas les moyens d'entretenir une école correspondant aux besoins de la commune. Le Curé du moment intervenait plus souvent que le Maire et son conseil dans le choix des instituteurs.  Une exception cependant pour les filles, une école dirigée par des religieuses, sans laïcité possible. La nouvelle école construite en 1860 est aussi marquée par des insuffisances, de volume, de surface, mais aussi de conception: les instituteurs savent que dans une classe la lumière doit venir du côté gauche pour les élèves qui écrivent normalement de gauche à droite.

En 1885 une nouvelle majorité républicaine a pris le pouvoir en France, bien décidée à développer l'école laïque et d'en faire le creuset de l'unité nationale. Cet historique de l'instituteur Cyrille Decaux aura un effet au temps du Gouvernement d'Emile Combes: la création de l'école laïque de filles à Bombon avec classe enfantine en 1903. Elle coûtera 19115,43 francs.

 

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