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BOMBON VILLAGE DE LA BRIE
2 mars 2018

LE COMBAT DE MORMANT ET LES SOLDATS DE BOMBON MORTS ENTRE 1807 & 1814.

GROGNARDS BOMBONNAIS TOMBÉS LORS DES GUERRES NAPOLÉONIENNES ET LEURS SURVIVANTS

En raison de la mort de Napoléon Bonaparte le 5 mai 1821 à Sainte-Hélène, les Célébrations Nationales de l’année 2021 réservent une place importante à l’Empereur et au Premier Empire, notamment en Seine et Marne.

La commune de Bombon ne saurait oublier ses enfants qui ont combattu dans les rangs des armées de l’Empereur. Plusieurs y perdirent la vie, d’autres en revinrent chargés de gloire.

sergent 26e-Légerdu 26e Leger en 1806-1807

Un des derniers épisodes des épopées impériales se déroula à portée de regards des Bombonnais le 17 février 1814. Ce fut le combat de Mormant, contre les russes qui cherchaient à s’approcher de Paris.

La plupart des historiens font commencer les guerres napoléonniennes en 1803, lors de la Déclaration de guerre du Royaume-uni à la France, d'autres en novembre 1799, coup d'Etat du 18 Brumaire par le général Bonaparte. La commune de Bombon reçut après l'exil de l'Empereur sur l'île d'Elbe, les noms de dix Grognards, Fusillers et Conscrits tués lors de différents conflits advenus entre 1807 et 1814. Les dates de leurs décès nous permettent de situer les lieux probables de leurs dernières batailles.

Depuis l'adoption de la loi Jourdan-Delbrel le 5 septembre 1798 la « conscription universelle et obligatoire »  permettait de mobiliser tous les hommes français âgés de 20 à 25 ans. Le service militaire s'imposait à tous les citoyens. Parmi les Bombonnais il y eut des conscrits jusqu'à 25 ans, mais aussi des soldats de carrière, au delà de 25 ans. Avec de l'ancienneté et de la bravoure les soldats de Napoléon gagnaient en considération.

Sergent du 26e d'infanterie légère

Les soldats de la Vieille Garde portaient avec fierté le nom de "Grognards", ils se répartissaient en "Grenadiers",  et "Chasseurs". Bombon a connu ses Grognards dont le Caporal Paulin fut le plus célèbre.  Mais beaucoup ne devenaient pas Grognards et exerçaient dans la Moyenne Garde comme « Fusiliers Grenadiers » ou « Fusiliers Chasseurs ». 

Carabinier du 26e Leger vers 1804 d'apres un dessin naif d'epoque

Les conscrits de moins de 25 ans faisaient partie de la Jeune Garde partagée en « Tirailleurs » et « Voltigeurs ».

Napoléon veut obliger les pays d'Europe continentale à réaliser un blocus contre le commerce maritime des anglais. En effet la marine militaire Britannique profite de sa puissance pour assujettir les marines marchandes des autres pays et de la France en particulier, surtout depuis ses victoires d'Aboukir et de Trafalgar. Les autres pays européens ne participent pas volontiers à ce blocus et l'Empereur cherche à les contraindre par la guerre.

Les familles de Bombon furent toutes concernées par les guerres napoléoniennes. Il ne fut pas une seule guerre de l'Empereur à laquelle ne participe un soldat Bombonnais. Plusieurs survécurent et revinrent dans leurs foyers. Nous ne citerons que deux d’entre eux.

François LANÇAY, ancien capitaine en Italie (1807) devint garde-champêtre à Bombon, ce qui lui permettait d’ajouter à sa retaite militaire une gratification mensuelle d’argent frais en monnaie sonnante et trébuchante. 

-----------------------------------------Dessin naïf d'un Grognard de la garde

Jean-Vincent PAULIN, caporal à la 5e compagnie du 3e bataillon, du 26e régiment d’infanterie légère, se maria en grande pompe à Bombon avec Mlle Marie Marguerite RENARD. C’était fin mars 1810, seulement quelques jours avant le remariage de son Empereur avec l’Archiduchesse Marie-Louise de Habsbourg, lequel eut lieu dans les premiers jours d’avril. Napoléon voulait un héritier mâle. Un an plus tard naissait le Roi de Rome.

A l’occasion de son mariage l’Empereur voulut faire bénéficier de ses largesses 6000 de ses soldats qui étaient en instance de se marier. Par le décret du 25 mars 1810 il décida d’une gratification spéciale. Un seul soldat parmi tous ceux du canton était sélectionné sur la base de critères de mérite. Le soldat choisi par le juge de paix du canton de Mormant fut le Caporal PAULIN de Bombon. Il fut aussi nommé garde-champêtre à Bombon.

Les soldats Bombonnais tués lors des guerres de l'Empereur:

En 1815 la commune reçoit les avis des derniers décès d’une dizaine d’entre eux. Mais la liste est plus longue et par d’autres sources nous présentons quate noms supplémentaires.

Louis JOUY tué en mai 1807; 

Louis BOUTONNET tué en juillet 1807 

Pierre François MARLY, tué en aout 1807;

Jean DESSEHU mort en 1807 en Allemagne lors de la campagne de Saxe ;

Fusiller BATICLE mort en 1808 Italie, 

Henry SIMÉON tué en octobre 1808,

Louis LAFOSSE tué en décembre 1808

Jean-Louis VALLÉE tué le 30 mai 1809, déclaré mort en juin 1811

Nicolas DURAND tué le 18 octobre 1809, déclaré mort en septembre 1812

Pierre-Etienne DELAFOSSE tué le 6 mars 1811, déclaré morten juin 1811

Nicolas SIMÉON décédé en 1812,

Louis RAMBOUILLET voltigeur, tué en mars 1812

Nicolas MORELLE mort le 30 juin 1813 à Magdebourg, 

Thomas MASSON  déclaré mort au mois d'octobre 1814. 

Beaucoup de Bombonnais actuels ont plusieurs de ces noms de famille parmi leurs ancêtres.

THOMAS MASSON ET LE COMBAT DE MORMANT:

Thomas MASSON, fils de Nicolas et de Véronique Marly est le dernier Bombonnais disparu en 1814, le seul à avoir pu participer victorieusement au Combat de Mormant et à la Campagne de FranceIl était d’une famille de vignerons Bombonnais et il est décédé dans sa trentième année.

La campagne de France est relancée par un combat entre Guignes et Mormant. L'Empereur à peine revenu de l'ïle d'Elbe où il avait faussé compagnie à ses geoliers fédère à sa suite plusieurs de ses généraux avec leurs troupes et remonte vers Paris par les Alpes afin de barrer la route aux armées ennemies.

 

Hotel-Sainte-Barbe-Napoleon-Guignes-1814 2

L'Empereur convoque ses généraux et le plus gros de ses troupes à Guignes le 16 février 1814 pour combattre le 17 à l’aube. Une partie de sa cavalerie se met en route depuis Pecqueux.  Il était temps car des troupes russes et bavaroises pénétraient déjà dans Mormant pour remonter ensuite sur Paris. L'Empereur passe la nuit à  Guignes. Il s'était illustré dès 1793 dans l'artillerie au siège de Toulon. C'est donc tout naturellement qu'il loge à l'hôtel Saint-Barbe, patronne des artilleurs. Cet hôtel existe encore aujourd'hui face à l'Église.

L'hôtel Sainte-Barbe à Guignes; une plaque rappelle l'illustre passage de l'Empereur.

À l'aube l'Empereur a fait disposer ses troupes en direction de Mormant

L’armée française est divisée en trois colonnes :

  • à droite, la division Chataux,
  • au centre, les divisions Dufour et Henri Rottembourg sous les ordres du général Gérard,
  • à gauche, la division Duhesme.

Ces trois colonnes forment le 2e corps du maréchal Victor. Elles sont précédées et flanquées, à gauche, par la cavalerie de Milhaud, composée des brigades des généraux Subervie, Montélégier, Ludot et la cavalerie légère de Piré. À droite, la cavalerie de Kellermann, composées des brigades des généraux Lamotte, Collaert, Ismert, d'Ornano, des dragons des généraux Treillard, Lhéritier et Briche, vétérans d’Espagne.

Derrière l’infanterie du 2e corps, le 7e corps du maréchal Oudinot est prêt à assurer un soutien. Les divisions Boyer et Rottembourg contrôlent la grande route et le parc du château de Vernouillet. À leur droite se tient la division de cavalerie Bordesoulle, formée de jeunes recrues.

L’artillerie de Drouot, elle, s’établit en plusieurs batteries sur la grande route à l’entrée de Guignes.

Combat de Mormant : Reproduction d'une oeuvre de Jean-Antoine Siméon FORT

Bataille_de_Mormant_le_17_février_1814_à_dix_heures_du_matinLa bataille de Mormant se déroule le 17 février 1814 près de Mormant (Seine-et Marne) et se solde par une victoire des troupes françaises du maréchal Victor et du général Gérard sur les troupes bavaroises et russes, commandées par le général de Pahlen.

LES BOMBONNAIS ASSISTENT AUX COMBATS DEPUIS LA BUTTE DU MOULIN DE BOMBON

Peu avant Mormant, Victor rencontre un corps russe fort de 8 000 hommes, qui refuse le combat, se retire et se retranche dans le village de Mormant. Voyant l’ennemi retranché, le général Gérard s’élance à l’attaque à la tête du 5e bataillon du 32e régiment de ligne. Dans son élan, il culbute les Russes hors du village et fait prisonniers deux bataillons ennemis. Le général russe Peter von der Palhen évacue le village, tandis que sa cavalerie s’efforce de couvrir l’avant-garde en retraite.

Soudain, la cavalerie légère du général Piré et les dragons du général Treilhard, qui avaient contourné les positions russo-bavaroises, prennent de flanc les chasseurs et lanciers russes et les culbutent. Poursuivant sur leur lancée, les cavaliers français rattrapent l’infanterie coalisée qui vient de subir le feu nourri d’une batterie de 36 pièces de l’artillerie de la Garde commandée par Drouot.

Désespérément, les Russo-Bavarois se forment tant bien que mal en deux carrés. L’un, assailli par les cavaliers de Kellermann et de Milhaud, est enfoncé et se rend. L’autre tente de se sauver vers les marais d’Ancoeur, mais est anéanti par les brigades Ismert (4e10e dragons), et Ludot (13e et 16e dragons).

LA POURSUITE APRÈS LES COMBATS

Les vieux dragons d'Espagne poursuivent et sabrent les fuyards, qui se replient vers Maison-Rouge et Bailly-Carrois. Au défilé de Nangis, le général Piré fait encore un grand nombre de prisonniers et s’empare de six bouches à feu. L'armée française poursuit les alliés en débandade jusqu'à Valjouan, où elle tombe sur la division autrichienne Lamotte. Celle-ci est tout d'abord repoussée par l'infanterie de Gérard, puis taillée en pièces par une charge des cuirassiers du général Bordesoulle . Le général Lhéritier, sans ordre du maréchal Victor, n'ose cependant pas charger de flanc les fuyards avec ses dragons, action qui eut entraîné l'anéantissement des troupes autrichiennes.

Napoléon, arrive à Mormant, marche sur Nangis, qu’il prend au terme d’un furieux combat, et se prépare à affronter l’ennemi à Montereau. Les Russo-Bavarois perdent dans l’affrontement 3 000 tués ou blessés et abandonnent aux Français 2 000 prisonniers, ainsi que onze pièces d’artillerie.

Monument-russe-Mormant

Un monument (en russe et français) rappelant la bataille existe dans le parc de Mormant derrière l’église. 

Voilà se qu’écrit un analyste militaire admiratif du combat de Mormant : Ce combat est un modèle accompli de poursuite d’une troupe dont on a provoqué la retraite, on n’y trouve rien qui ne soit parfait, tant dans les ordres donnés par l’Empereur que dans l’éxécution de ces ordres par Milhaud et Kellermann. 

Tout s’y rencontre : action par surprise du 4e dragons contre les défenseurs russes de Mormant ; manœuvre de Subervie, prenant d’écharpe et ramassant les tirailleurs ; charges de cavalerie brillantes de Piré, Montélégier et l’Héritier, dispersant et chassant loin du champ de bataille les escadrons ennemis ; attaques furieuses de Treilhard, de Montélégier, de Ludot contre l'infanterie, dont ils crèvent successivement les carrés.

Dans cette exécution des ordres de l'Empereur, on ne sait qu'admirer davantage de la succession logique et judicieuse des manoeuvres de détail ou de l'ensemble de l'opération. Est-il possible de rien rêver de plus abouti que l'action de ces deux corps de cavalerie concourant sur deux terrains distincts à une même oeuvre, poursuivant le même but, et opérant leur jonction au centre du dernier carré prisonnier ?

Le combat victorieux de Mormant inaugura une suite de victoires par Nangis, Villeneuve le Comte et surtout Montereau.

 

Montereau-napoleon-image-d-Epinal-1814Image d'Epinal montrant l'Empereur sur les collines de Surville. Il avait disposé ses canons dans l'alignement du pont et de l'entrée de Montereau où ses ennemis tentaient de passer et où ils perdirent beaucoup de fantassins et de cavaliers.

À ses Grognards qui lui reprochaient de prendre le risque de perdre la vie en s'exposant. L'Empereur aurait répondu: "Le boulet qui me tuera n'est pas encore fondu!"

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